Vibrations et couleurs

Sources : Encyclopédie de l’ésotérisme , Jacques d’Ares – Tome 5, Chap 5

VIBRATIONS SONORES ET COLOREES

Une comparaison très intéressante a été faite par certains chercheurs, notamment de l’Association française de colorimétrie, entre les vibrations sonores et les longueurs d’onde du spectre. Si les premières sont connues depuis Pythagore, les secondes ont été déterminées depuis seulement un siècle.

A partir de l’étalon musical, le LA, vibrant à raison de 440 vibrations par seconde, on peut établir l’échelle des vibrations sonores au-dessus et au-dessous de ce LA. Si l’on met en face les nombres exprimant les vibrations lumineuses, on obtient une concordance, approchée certes, mais qui peut servir de base pour de nombreuses recherches.

On remarque avec intérêt l’approximation la plus grande entre le vert et le do, ce qui explique sans doute la raison profonde pour laquelle le moine initié, Gui d’Arezzo, au XIe siècle, fait commencer la gamme avec l’ut (do) et non le la, et la définit à travers l’hymne de la liturgie de Saint Jean-Baptiste, pour la fête du solstice d’été, fête de la lumière.

DU BLANC ET DU NOIR

« La lumière, la véritable, qui illumine tout homme venant en ce monde » (Saint-Jean, Prologue, verset 9), c’est-à-dire la Lumière incréée, la Lumière spirituelle, c’est la toute puissance divine dans la Vérité absolue et le Principe du Bien.

Seul le blanc, la lumière dans sa totalité, peut symboliser tous les principes inclus dans la définition de « Celui qui Est ».
C’est l’aspect divin de la symbolique du blanc.

Au plan sacré, lorsqu’on applique dans la manifestation le principe du symbole divin, la couleur blanche devient la caractéristique des représentants de Dieu. Telle est la raison pour laquelle le pape, et le pape seul en permanence dans le christianisme, est habillé de blanc. De même, les mages persans, les druides et leurs homologues égyptiens ou grecs, portaient une robe blanche.

Dans le christianisme, la chasuble du prêtre est blanche aux grandes fêtes du Seigneur : Noël, Epiphanie, Pâques, Trinité, Jeudi-Saint, ainsi qu’à la Toussaint et aux fêtes de la Vierge. Mais, de manière plus générale « tout l’ordre écclésiastique est revêtu de blanc dans l’administration du sacrifice » écrit saint Jérôme.

Le blanc est également la couleur de la robe des élus, ce que rappelle l’Apocalypse (III, 4 et 5) : « Ceux qui n’auront pas souillé leurs vêtements marcheront avec moi habillés de blanc, parce qu’ils en sont dignes. Celui qui sera victorieux sera aussi vêtu de blanc. »

De même, l’utilisation, depuis toujours, d’une pièce d’étoffe blanche pour envelopper les défunts, se fonde sur la possibilité d’une régénération symbolique du mort et d’une réintégration dans le sein de la non manifestation.

Blanc :

  • Virginité, innocence, pureté, chasteté
  • Sagesse de Dieu (initiation)
  • Le Bien (principe), l’attraction, le positif
  • Albedo ( œuvre au blanc alchimique )

Il est également symbole de la sagesse de Dieu, de cette sagesse que reçoit celui qui entre dans la communauté pour y être initié. C’est la raison pour laquelle dans certaines cérémonies initiatiques, la robe de celui qui est reçu est blanche. De même, les robes de baptême ont toujours été blanches, la robe de mariage également.

Noir :

  • Le Mal (principe), la répulsion, le négatif
  • La matière première (Materia Prima), la Vierge Noire
  • Oeuvre au noir (« Negredo » en alchimie)
  • Ténèbre, Enfer (Satan)
  • Mort, Néant

Les couleurs n’échappent pas au principe selon lequel tout symbole a sa signification contraire. Il y a toutefois une exception à caractère double : le blanc étant en principe absolu, ne saurait avoir un sens contraire.

C’est donc le noir, lui-même en principe absolu qui joue ce rôle.

Au plan divin, et d’une manière métaphysique, si le blanc symbolise le Bien, l’attraction, le positif, le noir symbolise, pour sa part, le Mal dans son principe, la répulsion, le négatif.

De même, si le blanc représente Dieu dans son principe, le noir concrétisera les « eaux primordiales », la Virgo materia ou Materia prima, figurée par la Vierge noire. C’est le symbole de l’Œuvre au noir des alchimistes.

d’été, fête de la lumière.

DU BLANC ET DU NOIR

« La lumière, la véritable, qui illumine tout homme venant en ce monde » (Saint-Jean, Prologue, verset 9), c’est-à-dire la Lumière incréée, la Lumière spirituelle, c’est la toute puissance divine dans la Vérité absolue et le Principe du Bien. Seul le blanc, la lumière dans sa totalité, peut symboliser tous les principes inclus dans la définition de « Celui qui Est ». C’est l’aspect divin de la symbolique du blanc.

Au plan sacré, lorsqu’on applique dans la manifestation le principe du symbole divin, la couleur blanche devient la caractéristique des représentants de Dieu. Telle est la raison pour laquelle le pape, et le pape seul en permanence dans le christianisme, est habillé de blanc. De même, les mages persans, les druides et leurs homologues égyptiens ou grecs, portaient une robe blanche.

Dans le christianisme, la chasuble du prêtre est blanche aux grandes fêtes du Seigneur : Noël, Epiphanie, Pâques, Trinité, Jeudi-Saint, ainsi qu’à la Toussaint et aux fêtes de la Vierge. Mais, de manière plus générale « tout l’ordre écclésiastique est revêtu de blanc dans l’administration du sacrifice » écrit saint Jérôme.

Le blanc est également la couleur de la robe des élus, ce que rappelle l’Apocalypse (III, 4 et 5) : « Ceux qui n’auront pas souillé leurs vêtements marcheront avec moi habillés de blanc, parce qu’ils en sont dignes. Celui qui sera victorieux sera aussi vêtu de blanc. »

De même, l’utilisation, depuis toujours, d’une pièce d’étoffe blanche pour envelopper les défunts, se fonde sur la possibilité d’une régénération symbolique du mort et d’une réintégration dans le sein de la non manifestation.

Sur le plan pratique, au troisième niveau du symbole, le blanc représente la virginité, l’innocence, la pureté, la chasteté. Il est également symbole de la sagesse de Dieu, de cette sagesse que reçoit celui qui entre dans la communauté pour y être initié. C’est la raison pour laquelle dans certaines cérémonies initiatiques, la robe de celui qui est reçu est blanche. De même, les robes de baptême ont toujours été blanches, la robe de mariage également.

Les couleurs n’échappent pas au principe selon lequel tout symbole a sa signification contraire. Il y a toutefois une exception à caractère double : le blanc étant en principe absolu, ne saurait avoir un sens contraire. C’est donc le noir, lui-même en principe absolu qui joue ce rôle.

Au plan divin, et d’une manière métaphysique, si le blanc symbolise le Bien, l’attraction, le positif, le noir symbolise, pour sa part, le Mal dans son principe, la répulsion, le négatif.

De même, si le blanc représente Dieu dans son principe, le noir concrétisera les « eaux primordiales », la Virgo materia ou Materia prima, figurée par la Vierge noire. C’est le symbole de l’Œuvre au noir des alchimistes.

Autrement dit, l’alliance de ces deux principes métaphysiques caractérise le Dieu suprême dans son Essence. Cette idée est symbolisée par le mandala que constitue d’une part, le « beauseant » templier (voir image) et, d’autre part, l’échiquier, représentation du cosmos.

Au second plan, l’absence totale de lumière qu’est le noir caractérise les ténèbres et le monde infernal. Son maître Satan est toujours vêtu de noir.

Sur le plan pratique, le noir étant symbole de mort, les vêtements liturgiques pour l’office des défunts et pour les temps de l’Avent et du Carême sont noirs. Toutefois, cette conception relève d’un certain matérialisme tardif et le deuil se porta longtemps en violet ou en blanc, ces deux couleurs symbolisant, chacune à leur manière, la vie célestielle à laquelle on peut atteindre.

Le noir est également utilisé par les prêtres (la soutane) et par divers ordres monastiques pour la raison que le noir, symbolisant le néant, leur rappelle en permanence qu’ils doivent mourir au monde. C’est alors un noir initiatique représentant les entrailles de la terre, la grotte d’où le postulant sortira vers la lumière.

LE ROUGE

  • Feu créateur
  • Symbole de Dieu (fonction créatrice)
  • Saint-Esprit (langues de feu)
  • Brahma, créateur du monde
  • Amour Divin & Amour humain (passion) (+)
  • Haine, colère (-)
  • Sang
  • Rubedo (oeuvre au rouge Alchimique)

De tous temps, et partout, le feu a été considéré comme créateur. Or, il a toujours été associé à la couleur rouge. Si les radiations lumineuses infra-rouges sont à l’origine de la vie, on comprend parfaitement cette association symbolique qui devient, dès lors, une preuve des connaissances transcendantales des anciens sages, elles-mêmes reflets de la Tradition primordiale.

Le rouge est donc le symbole de Dieu, dans sa fonction créatrice. Lorsque Brahma, représenté de manières diverses en fonction de tel ou tel attribut, est considéré comme le créateur du monde, il est toujours figuré en rouge. Lorsque Zeus, dont les fonctions sont multiples dans la mythologie grecque, apparaît comme créateur, il est drapé de rouge.

Dans la Trinité chrétienne, on attribue la fonction créatrice au Saint-Esprit, comme le rappelle l’hymne célèbre : Veni Creator Spiritus, « Viens, Esprit créateur… ». Cette idée se trouve concrétisée par l’apparition des langues de feu, rouges, de la Pentecôte. De ce fait, le rouge sera utilisé dans la liturgie de toutes les fêtes du Saint-Esprit, pour symboliser son action.

Mais cette association symbolique entre le fait de créer et la couleur rouge comporte une autre application : la plupart des religions expliquent la création du monde et de l’homme par un acte d’Amour divin ; le rouge symbolise donc cet Amour divin. En fonction des transpositions qui existent au plan sacré et au plan profane, le rouge devient le symbole de l’amour humain, de la « passion ». Voilà pourquoi le fait d’offrir une rose rouge constitue une sorte de déclaration d’amour.

L’amour passionné de Dieu peut aller jusqu’au sacrifice, puisque selon l’expression de saint Clément d’Alexandrie, le sacrifice sanglant n’est que la consommation de l’Amour. Le Christ lui-même n’a-t-il pas versé son sang par amour de l’humanité ? Or, le sang est rouge, et notamment celui des Martyrs, d’où l’utilisation du rouge dans la liturgie les concernant. D’ailleurs, le sang rouge du sacrifice divin est régénérateur, c’est-à-dire « créateur », chez l’homme, d’une vie nouvelle.

Sur un autre plan, guerriers et conquérants, depuis la plus haute antiquité, se parent de rouge, qui, en la circonstance, deviendra la pourpre dont se vêtiront les empereurs.

Le R.P. Dom Marie-Xavier, dans une étude sur Les couleurs dans la liturgie (in Atlantis n° 282) signale que « jadis en Grèce, on ensevelissait les héros dans un linceul rouge-pourpre ». Dans un autre domaine, le même auteur rappelle « qu’en 1295, le pape Boniface VIII donna la pourpre aux cardinaux, en indice de leur dévouement qui devait aller jusqu’à répandre leur sang pour le Saint-Siège, alors attaqué par le roi de France, Philippe le Bel ».

En un mot, dans la hiérarchie des couleurs, le rouge est réservé à tous les dignitaires situés immédiatement en dessous de ceux qui ont droit au blanc.

Sur le plan de l’antithèse symbolique, le rouge de l’amour devient celui de la haine. C’est le symbole des passions (on peut remarquer le double sens antinomique de ce mot), de la guerre, du sang répandu par la haine. Etre « rouge de colère », est une constatation biologique en harmonie parfaite avec la symbolique. Pour toutes ces raisons, le rouge est la caractéristique de l’Enfer.

Si Satan, le « diviseur » est noir, par opposition à la « totalité » divine, symbolisée par le blanc, l’Enfer est toujours représenté en rouge, parce qu’il est le résultat de la haine, de Satan et des hommes pour Dieu.

L’ORANGE, L’OR ET LE JAUNE

  • Lumière
  • Eternité
  • Sagesse de Dieu manifestée
  • Fidélité / Adultère

En descendant l’échelle des couleurs, l’orangé se présente. Ce n’est qu’une couleur complémentaire dont le rôle symbolique est, en principe, beaucoup moins important. En fait, si l’orangé a souvent la même signification que le jaune, il est plus particulièrement à rapprocher de l’or. Le mot orangé n’est-il pas construit à partir du mot or ?

L’or n’est pas une couleur. Cette teinte prend surtout de l’importance en fonction des significations symboliques associées au métal du même nom, qui est le plus parfait et le plus précieux.

En fait, l’or est un symbole par excellence !
Celui de la Lumière manifestée à travers le soleil. L
’étymologie même du mot le confirme puisque or n’est que la simplification du vieux mot indo-européen aour ou aor, signifiant notamment « Lumière ».

C’est cette « lumière » qu’il faut conquérir (car il ne saurait être question d’atteindre le blanc absolu), d’où les nombreuses légendes à travers le monde décrivant l’homme à la conquête du rameau d’or, chez les Celtes, de la Toison d’Or avec les Argonautes, ou des pommes d’or du jardin des Hespérides pour Héraclès, le prototype de l’initié. Or, la majeure partie des auteurs considère que ces pommes d’or ne sont pas autre chose que des oranges. Il suffit de constater que ce mot, qui vient de l’espagnol naranja, comporte les trois lettres sacrées R.N.G. (voir article « les 9 lettres couronnées »)

Pour les mêmes raisons apparaît l’une des significations profondes de la galette des rois, qui est dorée, et la raison d’être de la pièce d’or dans la main pour tourner les crêpes le jour de la Chandeleur.

De manière parfaitement logique, après le blanc et noir : Dieu principe, et le rouge : Amour de Dieu créateur, le jaune, symbolisé par l’or solaire, constitue une manifestation : c’est la révélation de l’Amour de Dieu. Par analogie c’est également le symbole de la Sagesse de Dieu, manifestée.

D’où la robe jaune d’or, safran ou orangé des moines bouddhistes. Celui qui porte une telle robe est un sage parce qu’il a l’amour de Dieu.

Par référence aux qualités du « métal jaune », cette couleur est symbole d’éternité. Eternité de la Sagesse et de l’Amour de Dieu. De là, l’or de la croix et du ciboire dans le rituel chrétien.

L’éternité, sur le plan humain, devient Fidélité. Mais puisque tout symbole a son antithèse, on comprendra facilement pourquoi la couleur jaune est attribuée… aux époux trompés.

LE VERT

  • Centre d’un plan à un autre
  • Vie (nature)
  • Eternité matérielle / Espérance vers vie de l’Esprit
  • Table (ronde) d’Emeraude, Graal,
  • Passage de la vie à la mort

Couleur complémentaire pour les peintres, le vert est une couleur fondamentale pour les physiciens parce qu’il occupe une place privilégiée : le centre du spectre. La lumière, qui est la vie, s’échelonnant de l’infra-rouge à l’ultra-violet, a donc son point maximum au centre, avec le vert, et corollaire de l’idée de centre : passer d’un plan à un autre.

Cette couleur symbolise donc essentiellement la vie manifestée sous toutes ses formes, à commencer par la vie de la nature ; d’où l’utilisation du vert dans toutes les fêtes qui magnifient la terre et son renouvellement annuel.

Le vert, participant des deux extrêmes, comporte une notion d’éternité de la vie matérielle qui se concrétise par l’arbre de Noël, l’arbre toujours vert alors que la nature paraît morte, et qui devient l’arbre de lumière !

Lorsque l’on est arrivé au milieu de la vie et que l’on s’achemine vers la mort matérielle (le violet), il reste l’espoir de la vie spirituelle, d’où l’idée d’espérance associée à la couleur verte.

Cette espérance est symbolisée par l’émeraude des philosophes, dont était constitué, dit-on, le célèbre « sceau de Salomon ». La « Table d’Emeraude » d’Hermès Trismégiste est pleine de promesses. Quant à l’émeraude tombée du front de Lucifer, elle constituera le Graal. Tous ces symboles marquent le cheminement de l’Initié vers la vie spirituelle.

Puisqu’avec le vert on passe d’un versant à l’autre, on peut dire aussi qu’il symbolise le passage de la vie à la mort. Effectivement le vert, légèrement teinté de bleu vers lequel on se dirige, est également la couleur cadavérique. C’est la loi des oppositions qui explique l’idée courante selon laquelle le vert porte malheur.

En fait, la putréfaction matérielle approche ; mais elle est pleine d’espoir puisque c’est sur le fumier, dit-on, que l’on trouve la pierre philosophale.

LE BLEU ET L’INDIGO

  • Air, Eau
  • Immatérialité
  • Souffle divin (Marie, Mère de Jésus)
  • Sagesse de Dieu
  • Virginité
  • Verbe divin
  • Solennelle

Bleu clair : eaux d’en haut = pureté
Bleu foncé/indigo : Eaux d’en bas.

Le bleu a un caractère d’immatérialité, de profondeur et de froideur, très net. En fonction de la couleur normale du ciel, il est associé à l’air de même qu’à l’eau courante. Ce sont sans doute les raisons pour lesquelles on le donne comme symbolisant le « souffle » divin qui manifeste la Sagesse divine par l’Esprit-Saint.

En Egypte, le dieu Amon, une des représentations du Verbe divin, lorsqu’il s’identifie avec le soleil nouveau qui régénère la vie, est revêtu de bleu. Lorsque Vishnou représente la sagesse ou la vérité émanée de Dieu et qu’il est en même temps le Verbe de Dieu manifesté à travers l’Esprit, il est dit être « né de couleur bleue ».

L’un des exemples les plus typiques de l’intervention du « souffle divin » est Marie, en qui s’est incarné le Verbe. On comprend alors le bleu « mariai » et l’utilisation du bleu dans les ornements liturgiques de la fête de l’Assomption, le 15 août.

On peut observer que, le plus souvent, les vêtements attribués à la Vierge sont bleu et blanc.

En fait, il y a deux bleus différents :

* le bleu clair qui symbolise les « eaux supérieures », la pureté ;
* le bleu foncé, indigo, qui symbolise les « eaux inférieures ».
Le souffle divin planait sur l’ensemble de ces eaux (Genèse Bible)

Selon Kandinsky, si le vert donne « une impression de repos terrestre » la profondeur du bleu « a une gravité solennelle, supra-terrestre ».

Effectivement, l’échelle des couleurs mène vers le violet et l’ultra-violet mortel. Sans doute est-ce la raison pour laquelle les murs des nécropoles égyptiennes étaient généralement badigeonnées en bleu. Le bleu du firmament n’est-il pas la seule séparation apparente entre le monde d’ici-bas et celui des dieux ?

LE VIOLET

  • Destruction (matérielle) , mort physique (naissance spirituelle)
  • Pénitence, deuil
  • Initiation
  • Spiritualité (guide de l’âme)
  • Amethyste (qui n’est pas ivre)

Avec cette couleur, le cercle est bouclé. Du principe de la vie, puis de sa manifestation, on arrive à sa destruction. De la vie matérielle s’entend. C’est la raison pour laquelle le violet est souvent associé au noir, ou le remplace.

Couleur de pénitence et de deuil, il est utilisé sur le plan liturgique pendant le temps de l’Avent, du Carême et de la Semaine Sainte.

Frédéric Portal dans son livre « Des couleurs symboliques dans l’Antiquité, le Moyen Age et les temps modernes » signale que « sur les monuments symboliques du Moyen Age, Jésus-Christ porte la robe violette pendant la Passion ». Cela confirme l’idée selon laquelle le violet marque la mort physique, la fin de l’incarnation pour le Christ.

Dans l’arc-en-ciel le plus visible, celui qui est le plus proche de la terre, le violet est face à celle-ci. Cette couleur symbolise ainsi les entrailles de la terre, où se font les initiations. Car, si le cycle de la vie terrestre est terminé, celui de la vie spirituelle peut s’ouvrir à l’homme s’il le désire.

On comprend alors pourquoi le violet est habituellement donné comme symbolisant la spiritualité. C’est d’ailleurs parce qu’ils sont normalement guides des âmes, que les évêques, les « épiscopes », ceux qui surveillent le troupeau, sont revêtus de la robe violette.

Il existe une autre signification du violet, complémentaire, en fonction de la manière dont le violet est obtenu, pratiquement par un mélange de rouge et de bleu. La passion et la sagesse, l’amour et la virginité donnent la tempérance. C’est l’équilibre réalisé par l’Initié. La bague d’améthyste des évêques a d’ailleurs cette signification, puisque le grec ametusios signifie « qui n’est pas ivre » ; au plan spirituel bien sûr.

DES COULEURS ALCHIMIQUES

Le lecteur vient, en quelque sorte, d’effectuer, à travers l’échelle des couleurs, représentée par l’arc-en-ciel le plus proche de lui, le déroulement de sa vie physique qui, de l’éclat du rouge vif aboutit au violet mystérieux, correspondant à la mort.

Mais, parallèlement à cette « involution » matérielle, le même lecteur a pu comprendre qu’il effectuait en même temps — s’il le voulait — une « évolution » spirituelle. Il faut, pour cela, remonter l’échelle, en sens inverse, du monde matériel vers les sphères divines. C’est à cette transmutation que convie — notamment — l’Alchimie, à travers les trois phases caractéristiques du Grand-Œuvre.

Chacun sait que les trois grandes étapes de l’Œuvre alchimique (l’ERGON) sont appelées couramment l’œuvre au noir, l’œuvre au blanc et l’œuvre au rouge.

L’œuvre au noir, c’est la matière brute, inerte en apparence ; c’est l’homme physique avec ses défauts et ses qualités, qui vient par sa mort matérielle (symbolique) d’abandonner la dépouille du « viel homme » pour devenir le Re-Né, l’homme nouveau qui s’accomplira à travers la quête alchimique.

Symboliquement, noir et violet ont en commun une même signification, indépendamment de celles qui sont divergentes : la mort, c’est-à-dire le passage d’un état à un autre. Encore faut-il, pour accomplir ce passage, avoir la promesse de la spiritualité incluse dans le violet. L’homme « spirituel » est encore une pierre brute qu’il faut façonner pour qu’elle devienne pierre taillée, puis « pierre d’angle ».

De l’œuvre au noir, il faut donc passer à l’œuvre au blanc, c’est-à-dire traverser, symboliquement et non plus physiquement, la totalité des couleurs du spectre qui constitue le blanc apparent.

L’homme arrive ainsi à ce que les alchimistes appellent la « rubification » avec « l’œuvre au rouge ».

Cette couleur symbolisant l’Amour divin, l’homme ainsi a réintégré le monde spirituel du Dieu créateur ; il peut alors, définitivement, abandonner son corps de chair : il est passé dans un autre monde, celui symbolisé par le deuxième arc-en-ciel…, que la plupart des humains ne voient pas.

Encore faut-il, pour réussir une telle « réintégration », rester « pur et sans tache », à l’image même de la Vierge Mère Marie. Sans doute est-ce la raison pour laquelle certains verriers du Moyen Age, dans les basiliques ou cathédrales consacrées à Notre-Dame, ont figuré cette dernière sur les grandes rosaces, de manière particulière. Un exemple, parmi d’autres, est fourni par la basilique Notre-Dame de Guingamp, dans laquelle on est accueilli par un labyrinthe et par une Vierge noire. Au-dessus du portail nord, du côté où le soleil ne se montre jamais, la rosace comporte en son centre, une représentation de la Vierge, vêtue d’une robe bleu foncé, indigo : c’est l’œuvre au noir (ne pas oublier que materia prima = virgo materia). En allant dans le sens de la marche du soleil, on constate que le portail sud magnifie une Vierge drapée d’une robe jaune. Enfin, du côté du soleil couchant — qui annonce dans son rougeoiement la rubification — la Vierge est revêtue d’une robe rouge (cf. l’étude d’Henri Blanquart, in Atlantis n° 253, sur La Basilique hermétique de Guingamp).

Publié par KevinPinton

Auteur - "L'encre du coeur" https://www.instagram.com/kevinpinton/

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